OBJECTIFS
Qu’est ce que l’Université des Nations Unies ?
L’Université de Bretagne Occidentale porte le projet de création d’un Institut de l’Université des Nations Unies dédié à la science et la gouvernance de l’océan et des littoraux : le projet UNU-OCEAN
L’Université des Nations Unies (UNU) est une structure académique autonome et décentralisée portée par l’Assemblée Générale des Nations Unies et l’UNESCO. Elle a pour missions de développer des actions de recherche et des programmes de formation dans les domaines d’intérêt pour les Nations Unies, ses agences et les États. Créée en 1976 à l’initiative du Japon, des États-Unis et de la France, l’UNU est composée d’un réseau de 13 instituts de recherche et programmes thématiques
répartis dans 12 pays. La direction de l’UNU est localisée à Tokyo (UNU Centre), avec un vice-rectorat à Bonn et une administration basée en Malaisie.

Les instituts de l’UNU sont des centres thématiques qui développent et mettent en oeuvre des programmes de recherche et formation dans leur domaine thématique. Ils ont par ailleurs une fonction de “think tank“ à l’interface entre recherche et politiques publiques. Les instituts de l’UNU ont vocation à porter des projets de recherche collaboratifs d’ambition internationale mobilisant l’expertise de chercheurs de renom.
En matière de formation, l’UNU est orientée prioritairement vers le renforcement des capacités des cadres dans les pays du Sud. Les instituts de l’UNU participent aussi de l’internationalisation des formations de master et de doctorat en délivrant des diplômes ou des suppléments de diplômes en association avec des universités nationales. Les instituts de l’UNU forment un réseau unique de coopération internationale associant recherche et formation.
Rapport annuel UNU 2017 :
https://i.unu.edu/media/unu.edu/publication/95189/unu_ar2017_en.pdf
Plan stratégique UNU 2015-2019 :
http://i.unu.edu/media/unu.edu/attachment/48794/unu_strategic_plan_2015-2019_en.pdf
Les instituts de recherche et formation UNU dans le monde

Pourquoi créer un institut UNU-OCEAN à Brest ?
Établie dans une région maritime par essence, au cœur d’un environnement de recherche et de formation qui regroupe près de 7000 chercheurs et enseignants, l’Université de Bretagne Occidentale a développé une excellence en sciences de la mer.
Créé en 1997, l’Institut Universitaire Européen de la Mer (IUEM) est une école interne de l’Université de Bretagne occidentale (UBO), observatoire des sciences de l’univers, qui fédère aujourd’hui les énergies de 400 personnels de l’UBO, du Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS), de l’Institut de recherche pour le développement (IRD) et de l’Ifremer et qui accueille plus de 200 étudiants en master et autant en doctorat. Cet écosystème de recherche réunit par son ampleur et son assise les conditions permettant à l’UBO de proposer le portage d’un Institut de l’Université des Nations Unies dédié à la science et la gouvernance de l’océan et des littoraux. J’ai la conviction que cet institut sera un outil essentiel pour fédérer les ambitions de rayonnement international des compétences et des intérêts français en matière d’océan, sur la base des objectifs de l’Université des Nations Unies.
La France et l’océan : une histoire et une culture profondement ancrées
La France n’accueille aucun institut de l’UNU sur son territoire alors que le siège de l’UNESCO et, en son sein, la Commission Océanographique Intergouvernementale, sont à Paris. Elle est, d’autre part, une des premières nations en matière de recherche océanographique et celle-ci est pour une bonne part localisée à la pointe de Bretagne. Cette position est reconnue tant au niveau national qu’international.
internationale, en particulier avec les pays du Sud. La création d’un institut UNU-OCEAN en France, vise à renforcer ces coopérations en appui à l’agenda maritime international dans la perspective des Objectifs de Développement Durable (ODD) et dans la dynamique de Future Earth et de la décennie des sciences océaniques pour le développement durable (2021-2030) portée par la Commission Océanographique Intergouvernementale (COI) de l’UNESCO.
La France est un acteur maritime majeur. Détentrice de la 2e plus grande Zone Économique Exclusive (ZEE) du monde, elle a des responsabilités sur tout l’océan et sous toutes les latitudes. La France se doit donc de porter la voix de l’océan et des littoraux dans les enceintes de l’ONU et en particulier dans le cadre des conventions internationales auxquelles elle est partie : conventions dédiées aux questions maritimes comme la Convention des Nations Unies sur le Droit de la Mer (CNUDM/UNCLOS) et les conventions régionales pour la protection des mers, ou plus générales telles la Convention sur la Diversité Biologique (CDB) et la Convention-Cadre des Nations Unies sur les Changements Climatiques (CCNUCC).
La France est aussi un acteur majeur de la recherche océanographique, en englobant dans ce terme toutes les disciplines des sciences de la terre, de la vie, de l’environnement, de l’Homme et de la société. Qu’il s’agisse de recherche fondamentale, de recherche appliquée ou de formation, la communauté nationale des sciences de la mer et du littoral est très active en matière de coopération
La France…
- 2e plus grande Zone Économique Exclusive du monde
- Acteur majeur de la recherche océanographique
- Porteuse d’une vision de son rayonnement international avec « Make Our Planet Great Again »
- Accueille la Commission Océanographique Internationale qui porte la décennie des sciences océaniques pour le développement durable (2021-2030)
L’insertion de l‘institut UNU-OCEAN dans la sphère de l’UNU
L’UNU inscrit son action dans le cadre des objectifs du développement durable des Nations-Unies. L’UNU indique couvrir tout le champ des 17 objectifs. La question de la gestion de l’eau est globalement traitée par un institut (UNU-INWEH), qui concentre son action essentiellement sur les eaux continentales. Les ressources halieutiques font par ailleurs l’objet d’un travail de formation par le programme islandais UNU-FTP. Ce programme aborde la relation entre l’Homme et l’océan par le biais de l’exploitation halieutique. Le programme UNU-FTP porte également deux projets de recherche :
- « Blue growth in Small Island Developing States Initiative »,
- FarFish relatif au développement d’une pêche durable par des navires européens, dans les eaux hors juridiction européenne.
L’océan et les littoraux en tant que tels ne font pas l’objet d’un thème spécifique d’un institut existant. L’importance de l’océan sur terre est pourtant soulignée par l’UNU dans sa communication, à la fois par le fait qu’il couvre les trois quarts de la planète, et à travers l’interconnexion entre l’océan et la terre. L’océan et les littoraux sont aussi une thématique centrale pour l’action de plusieurs agences et conventions des Nations Unies.

Donner à l’océan et aux littoraux leur Université des Nations Unies
Conditions requises pour la création d’un institut UNU
La création d’un institut de l’UNU requiert la signature d’un accord international bilatéral entre l’État du pays d’accueil et l’Université des Nations Unies ainsi que le versement d’une contribution initiale non consomptible au fonds de dotation de l’UNU. L’accord international dote l’Institut UNU et ses personnels d’un certain nombre de privilèges accordés aux organisations internationales.
Les intérêts produits par la contribution au fonds de dotation constituent le financement de base des instituts qui développent leur programme de recherche et de formation en fonction de leur capacité à lever des fonds complémentaires et sous condition de validation par le Conseil de l’UNU. Selon les cas, il peut s’agir de contributions complémentaires au fonds de dotation, de contributions contractuelles au fonctionnement de l’institut (État, collectivités ou instituts de recherche) ou de projets. La programmation des agences des Nations Unies et les financements qui s’y rattachent (GEF, Banque Mondiale) constituent des opportunités spécifiques pour le montage de projet par les instituts de l’UNU.
- Portage par une université
- Accord international bilatéral entre l’Etat du pays d’accueil et la direction de l’UNU
- Versement d’une contribution initiale, non consomptible, au fonds de dotation de l’UNU
Forces et opportunités du projet
Une communauté scientifique, incarnée par un comité de pilotage du projet réunissant des scientifiques de tous horizons en sciences de la mer et du littoral, a été constitué afin de porter un projet fédérateur, cohérent et ambitieux.
La reconnaissance de l’Institut Universitaire Européen de la Mer (IUEM), opérateur du projet, en tant que « École Universitaire de Recherche », sous le nom ISblue (Interdisciplinary School for the blue planet), au titre du programme des investissement d’avenir, renforce la position de smart specialisation de l’IUEM dans le domaine de la mer.
Le projet dispose d’un soutien institutionnel national appuyé. Qui plus est, l’attente des agences des Nations Unies vis à vis d’une telle structure dédiée à la mer est forte.
Du point de vue de la recherche, l’agenda de négociations internationales dans le domaine de l’océan très chargé (droit de la mer, changement climatique, biodiversité, risques côtiers, croissance bleue…) génère une forte demande de coopération internationale.
Du point de vue de l’enseignement, les opportunités sont : (1) une forte demande de formation initiale et continue dans les domaines de la gestion des littoraux, des ressources et de l’environnement marin ainsi qu’en matière de recherche ; (2) la possibilité de co-diplomation avec un label “Université des Nations Unies” sur des diplômes de master et de thèse ; (3) la possibilité de développer des offres de formation avec-et-vers le Sud dans les sphères francophones et anglophones.
- De nombreux soutiens institutionnels
- Un projet porté par une communauté scientifique
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