L’Institut International du Développement Durable (IISD) vient de publier le bulletin de la conférence scientifique de haut niveau «De la COP 21 à la Décennie des Nations Unies des sciences de la mer au service du développement durable (2021-2030)» qui s’est tenue les 10 et 11 septembre derniers à Paris, au siège de l’UNESCO.
La conférence de deux jours a permis de synthétiser les récentes avancées scientifiques sur les interactions entre les océans et le climat, d’évaluer les dernières évolutions entre l’océan et le climat dans le cadre d’une action accrue en faveur des océans et de réfléchir aux voies et moyens de passer «de la science à l’action» au cours de la décennie des sciences de la mer au service du développement durable (2021-2030).
Environ 500 participants ont pris part à la conférence de haut niveau, y compris des délégués gouvernementaux, des scientifiques et des membres de la société civile. La conférence a rassemblé des contributions de multiples parties prenantes et a invité la communauté océanographique mondiale à livrer « l’océan dont nous avons besoin pour l’avenir que nous voulons ».
Une session spéciale y était co-organisée par l’équipe Ocean University Initiative (AMURE) et l’IRD sur le thème de la Coopération scientifique, les interfaces politiques et ODD dans l’océan Atlantique Sud.
Cette session a lancé une prospective croisant le regard des scientifiques et celui des politiques pour cibler les besoins de recherche sur l’océan et le littoral dans l’Atlantique Sud. Cela s’inscrit dans le cadre du projet de création d’un institut de l’Université des Nations Unies consacré à l’océan, mené par l’Ocean University Initiative (UBO). La session a également alimenté la préparation de la décennie pour les sciences océanographiques des Nations Unies (2021 – 2030) et la mise en œuvre de l’Accord de Belém qui vise à stimuler la coopération en matière de recherche et d’innovation sur les écosystèmes marins et le climat avec le Brésil et l’Afrique du Sud.
Tous les conférenciers ont souligné l’importance d’intégrer des chercheurs en sciences sociales dans la recherche sur les océans et d’encourager les outils participatifs.
Les conférenciers ont recommandé les mesures suivantes :
- accroître les capacités d’observation de l’océan ;
- renforcer le suivi des zones économiques exclusives ;
- veiller à ce que le changement climatique soit intégré dans les politiques de développement ;
- mettre l’accent sur la gestion intégrée des zones côtières dans les stratégies nationales ;
- former des chercheurs régionaux ;
- soutenir les initiatives d’adaptation au changement climatique ;
- réexaminer les réglementations régissant la pêche ;
- concevoir des programmes de formation sous-régionaux sur l’aquaculture ;
- évaluer et modéliser les impacts du changement climatique sur la pêche ;
- et tenir compte des effets du climat sur les populations locales dans les politiques publiques.
Dans un discours liminaire, Amadou Thierno Gaye, directeur général de la recherche au Sénégal, a expliqué comment l’Afrique est un «lieu névralgique» pour l’interaction entre les systèmes climatiques et les questions socio-économiques. Il a parlé de l’interaction entre le changement climatique, les ressources marines et la sécurité alimentaire, soulignant la nécessité d’établir des partenariats pour l’intégration de la science et du développement.
Concernant la «production de données, les observatoires et les modèles», les conférenciers ont discuté de l’importance : d’une approche stratégique de l’impact scientifique au niveau national en Afrique avec la coopération internationale ; d’observations continues et à long terme, telles que le réseau des observatoires de l’environnement au Sénégal, le réseau de prédiction et de recherche sur les mouillages dans l’Atlantique Tropical (PIRATA) et le réseau des bouées d’amarrage de l’Atlantique Sud (SAMBA) dans l’Atlantique Sud ; de la création d’opportunités pour les étudiants en recherche marine en Afrique, par exemple à travers l’Université flottante de l’Afrique du Sud ; et d’un engagement des scientifiques et des décideurs à encourager la souveraineté régionale, par exemple à travers la coopération Sud-Sud et le renforcement des capacités.
Au sujet de « la gestion durable des socio-écosystèmes marins et côtiers », les conférenciers ont souligné les défis de la communication scientifique, la nécessité de promouvoir la science et l’innovation au sein de toute la société et les perspectives de la science.
A propos de l’IISD
International Institute for Sustainable Development – site web
Fondé en 1990, l’IISD a des bureaux au Canada, en Suisse et aux États-Unis, et son travail a une incidence sur l’économie, les collectivités, les écosystèmes et la vie dans près de 100 pays. En tant qu’organisme de bienfaisance enregistré au Canada, l’IISD a le statut 501 (c) (3) aux États-Unis. L’IISD reçoit un soutien opérationnel de base du gouvernement du Canada, fourni par le Centre de recherches pour le développement international (CRDI) et la Province du Manitoba. L’Institut reçoit également du financement de nombreux gouvernements au Canada et à l’étranger, d’organismes des Nations Unies, de fondations et du secteur privé.
Le travail de l’IISD s’articule autour de six programmes et d’un ensemble d’objectifs stratégiques fondamentaux. Sa brochure donne un aperçu de sa stratégie et de ses programmes.
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